A l’extrémité Sud-Est de l’archipel des Kerkennah, sur le vieux port d’El Attaya, au bout de l’île Chergui, naissent floukas, loudsos et babours. Ainsi, est encore perpétué un savoir-faire partie intégrante du patrimoine vivant d’un haut lieu de la voile de travail en train de disparaître. Sur moins d’un kilomètre de long, il est possible de découvrir un des trésors de la charpenterie de marine traditionnelle en une succession de trois chantiers: celui de Zouhir Chelly, celui de Mouldi Arous et, enfin, celui de Fathi Arous. Nombre d’éco-musées rêveraient de présenter, en tant que reconstitution, un aussi remarquable témoignage.
Mais ici, point de mise en scène. L’activité est authentique. Les sonorités, les couleurs, les senteurs boisées et les formes ravissent les sens alors que l’arrière-plan est illuminé par le miroitement d’un plan d’eau étincellant animé par le mouvement des embarcations. Affairées, elles partent vers le large ou rejoignent la grève ainsi que la scala, qui pointe vers l’île solitaire de Gremli et dont les palmiers épars se découpent sur l’horizon.